Psychothérapie analytique jungienne

Psychothérapie analytique jungienne

La psychothérapie analytique jungienne a pour fondement théorique les apports de la psychologie analytique ou psychanalyse jungienne, élaborée par le psychiatre Carl Gustav Jung. Dans ce qui suit, je présente les quatre éléments qui, combinés, distinguent cette forme de psychothérapie de toutes les autres.

SPÉCIFICITÉ – LE PROCESSUS D’INDIVIDUATION

Une psychothérapie analytique jungienne peut s’adresser à la résolution de difficultés telles que la dépression, l’anxiété, le manque de confiance, les conflits relationnels, le deuil, etc. Sa spécificité est qu’elle vise aussi à favoriser ce que Jung a nommé le processus d’individuation. Par l’entrée dans ce processus et son développement, chacun est appelé devenir toujours plus authentiquement et totalement soi-même. Ainsi la psychothérapie analytique jungienne peut aussi s’adresser à toute personne souffrant d’un manque d’accomplissement, et désireuse d’une vie plus épanouie.

ANALYSE DES RÊVES

Dans l’optique jungienne, il n’est possible de s’accomplir pleinement qu’en se décentrant de soi. Cela au profit d’une relation à ce que Jung nomme le Soi. Jung utilise le terme Soi comme représentant une totalité de l’ensemble conscient/inconscient de la psyché. Cette relation prend donc initialement la forme d’une confrontation à des contenus inconscients. Or ceux-ci se rencontrent notamment dans les rêves. C’est pourquoi dans une psychothérapie analytique jungienne, dans la mesure du possible, un fort accent est mis sur le travail des rêves.

IMAGINATION ACTIVE

Un travail d’imagination active peut aussi être développé à partir des contenus des rêves. Ainsi que de tout autre élément qui se présente spontanément à la conscience (image, émotion, fantasme, chanson…). Selon Marie-Louise von Franz, la plus proche collaboratrice de Jung, l’imagination active permet une maturation accélérée et intensifiée de la personnalité. Elle procure la possibilité d’assumer totalement la responsabilité de sa propre manière d’être.

LA RELATION ANALYTIQUE EN PSYCHOLOGIE ANALYTIQUE JUNGIENNE

Enfin, la qualité de la relation analytique est un des éléments clés du succès thérapeutique. Pour Jung, la thérapie est avant tout une relation dans laquelle le praticien est tout autant engagé que le thérapisant. C’est pourquoi, après un premier contact plus informatif, il convient de prendre un temps de réflexion avant de s’y décider. L’engagement dans la thérapie est un choix réciproque entre le thérapeute et le thérapisant, qui doivent tous deux être d’accord pour continuer. Une autre conséquence est que le thérapeute ne reste pas silencieux pendant les séances. Il s’implique dans la conversation, tout en préservant la distance nécessaire.

Relaxation analytique et méditation naturelle

APPORT D’AUTRES TECHNIQUES

RELAXATION ANALYTIQUE

En complément des éléments exposés ci-dessus, des séances de relaxation analytique peuvent avoir lieu. Elles sont dites « analytiques » en référence aux concepts psychanalytiques jungiens qui en constituent la partie théorique. La présence au vécu de l’instant et une meilleure conscience corporelle y sont favorisées. Le ressenti corporel et émotionnel y est relié à l’expression symbolique des images qui parviennent à la conscience. Les avancées du travail thérapeutique correspondant s’inscrivent alors dans le processus d’individuation du thérapisant.

MÉDITATION NATURELLE

Finalement, la relaxation peut aussi mener hors du cycle de la réactivité. Il s’agit, dans une forme d’écoute pure, de se laisser ressentir ce qui se présente. Ce qui permet de lâcher les attachements qui entravent, et de s’ouvrir à ce qui est habituellement écarté. Se relaxer ainsi complètement vise à l’établissement dans un espace de présence accueillante. Il devient ensuite possible de reconnaître cet espace comme sa vraie nature. L’établissement progressif dans cette expérience est une forme de méditation naturelle où les conflits se dissolvent d’eux-mêmes. Une foi cette possibilité perçue, le thérapisant est soutenu dans l’établissement de sa pratique.