Transformation 50 : Le chaudron

Article mis à jour le 04/04/2024 | Transformations

La transformation 50, le chaudron, correspond à l’hexagramme 鼎 (Ding). Dans le Yi-King, le chaudron est le symbole de la transformation qui fonde la relation de soi au Soi. Ainsi, le chaudron représente la possibilité d’un vrai saut qualitatif dans notre manière d’être en relation au réel. Par conséquent, la possibilité d’accéder à une vie réellement épanouie. Le moment de cette transformation est un moment de très grande inspiration.

On ne devient Soi qu’en s’oubliant… S’oublier, ici, c’est ne plus se laisser attirer par les promesses du monde. Cependant, c’est pourtant entrer chaque jour davantage dans l’humilité de se reconnaître non existant par soi seul, dans une relation éclairante à tout ce qui est.

Au cœur de cette transformation, il y a une réelle résolution à changer de plan d’existence. En d’autres termes, c’est le lieu du passage de l’achèvement d’une première manière d’être et de la fondation d’une seconde. Travailler la transformation 50 que le chaudron représente, c’est pratiquer ensemble le lâcher-prise et l’engagement.

Cette transformation s’atteint par la stabilisation et l’ajustement de sa position. Autrement-dit, il s’agit de trouver la position juste ou la vie atteint son point d’équilibre.

La transformation 50 s’opère à travers les règles suivantes :

Adhérer à ce qui est ne veut pas dire rester immobile. En effet, parfois, les choses sont devenues un frein à un plus profond accomplissement. La transformation s’opère à partir de la matière du passé, mais il convient initialement d’éliminer les éléments du passé qui empêchent son advenue.

Mesurer l’importance respective de nos besoins, être satisfait de ce que nous avons et ne pas nous fonder sur les richesses extérieures. Entrer en lien avec l’invisible suppose d’éloigner toute agitation. Il s’agit donc de nous fonder sur notre richesse intérieure pour ne plus être le jouet de nos désirs.

Une belle philosophie peut paraître attrayante et convaincante, mais si nous ne la vivons pas, elle ne nous a pas rejoints. En outre, la vivre est d’abord une question d’ordre pratique. Ici, il s’agit avant tout de mettre de l’ordre dans notre vie, la réorganiser en profondeur et vers la profondeur.

Dans notre enthousiasme, nous pourrions peiner à contenir notre force, vouloir dépasser nos limites, atteindre la plus haute place… Néanmoins, nous devons toujours en revenir aux bases : c’est la transformation qui repoussera nos limites. Tout excès de force l’empêchera d’avoir lieu.

Disponibilité et persévérance finissent par permettre l’élaboration du lien entre soi et le Soi qui se noue dans un équilibre entre force et souplesse. Par conséquent, la transformation peut alors avoir lieu. Le Soi rendu accessible reste à distance. Et, se rendre vide de soi permet d’agir en accord avec Lui.

Libres de tout projet et sans attente, nous sommes ainsi rendus à notre spontanéité. En fin de compte, dans cette spontanéité, ce qui s’éveille nous dépasse : la transmutation s’achève dans sa propagation à l’infini. Elle est l’accomplissement de l’union de la douceur et de la pureté.

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Patrick Bertoliatti

Souscription

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